• Oublions un instant cette œuvre magistrale d'art contemporain pour nous tourner vers la réalité bien crue...

    Des questions vitales enfin résolues par le gouvernement de la France, fille aînée de l'église. Vaut il mieux se faire trucider parce l'on déambule innocemment avec un téléphone portable ou bien parce que l'on est sodomite (et tout aussi innocent somme toute) ? Vaut il mieux se faire poignarder lorsque qu'on est Lédonien de souche ou Brestois issu de famille Algérienne ? Est il plus raisonnable de se faire fracturer la mâchoire lorsque l'on est policier ou lorsque l'on exerce le tannage du cuir dans une PME du Limousin ?
    Dans sa grandeur, le gouvernement répond à ces questions, redéfinissant le concept de justice, laquelle justice devient encore plus juste pour une partie définie de la population...
    Ainsi, voici un conseil pratique et de surcroît gratuit que vous propose la rédaction de Libéragneugneu. La prochaine fois que vous vous faites agresser, poignarder, détrousser, que sais je, adressez vous ainsi au policier :
    « Je viens de me faire...(détrousser...) »
    Le flic s'en barbouille le pourtour anal.
    « Mon ami, avec qui je venais de passer une nuit atrocement lubrique (il est avec moi comme bouc en rut), m'a alésé la rondelle sans s'interrompre. Ah, l'amour... Nous nous PACSERONS bientôt, car nous sommes CITOYENS MILITANTS. »
    Chaque terme importe.
    Le flic vous considère dès lors avec la plus grande attention. Concluez ainsi :
    « Je ne sais pas encore si je dois prévenir Julien Courbet. »
    A ces mots, vous voici convié chez le commissaire et le voleur, coupable ou non, est guillotiné dans l'heure qui suit.
    Bien entendu, vous pouvez prétendre être inspecteur de police à la brigade de répression des fraudes sur les boites de conserve et l'essence 98, ou bien être Gambien de souche mais cela est plus difficile à faire accepter.
    Cette innocente petite tricherie vous permettra peut être de récupérer ce pocket PC ou cet IPOD que tante Ginette vous offrit pour votre Noël et qui vous manque déjà tant.

    Merci qui ????

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  • Avant que de quitter l'établissement dont il fut fait état, nos deux héros, soucieux d'hygiène, se dirigèrent vers la salle intérieure pour gagner le lavabo. Ce dernier était blanc, ce qui ne manquera pas d'étonner. S'étant âpreté comme un gentleman seul y parvient, Evariste laissa sa place à Théodule, qui avait de surcroît le besoin d'une fort pressante miction.

    L'attention d'un producteur de cinéma, d'un magna richissime aux lubies atrocement originales, se devrait d'être ici attirée : voilà le passage idéal pour glisser quelque musique symphonique diaboliquement angoissante. Je verrais pour ma part quelque chose comme
    « Tat tat tat tat tat.. »

    Alors que Théodule soulageait sa vessie, Evariste s'installa au comptoir. Une vieille dame y dégustait du bout des lèvres un verre de pauvre vin blanc. Se tenait à ses cotés un jeune homme manifestement et sans l'ombre d'un doute trisomique.
    « Certainement l'enfant tardif d'une méritante maman, que le sort cynique et odieux aura torturé jusqu'au bout du bout de l'existence. »
    La petite dame, sobrement vêtue d'habits noirs et bon marché, considérait avec tout l'amour aveugle d'une maman dévouée son rejeton chéri. Lippe pendante, il lui caressa la joue de la paume de sa main trapue.
    « Maman gentille, maman gentille mais maman pas d'argent.. Méchants propriétaire, vilaine maladie, méchants impôts... »
    Il éclata en sanglots et Evariste vit briller les yeux humides du costaud barman. Ce dernier se moucha avec entrain, engluant son torchon d'un glaviot bien jaunâtre. La vieille cherchait en tremblant quelque monnaie au fond d'un portefeuille élimé
    « Allons, madame, c'est offert, fit la brute apitoyée.
    « Ah, gémit elle, trop aimable. »
    Le barman reprit son torchon pour essuyer les assiettes du service à venir. Brave homme... « Cruelle existence, se dit Evariste. »
    A cet instant, Théodule apparut, serein. La vieille se dirigea vers lui, son enfant à ses cotés :
    « Ah, Théodule, espèce d'enculé, fit elle
    « Bérénice, ma princesse. Toujours au vin blanc, sorcière ?
    « Alors, trou du cul sans fesse, on t'attend toujours pour le petit, répondit elle
    « Oui, sac à merde, fit le jeune garçon ragaillardi, je veux que tu m'emmènes au bordel, comme la semaine dernière, où qu'il y a la blonde Hoover qui m'a fait l'aspirateur infernal.
    « Ah, fit Théodule, se grattant l'entrejambe, je n'ai jamais su refuser une bonne action. Dors tranquille grand mère, ton fils est en de bonne mains.
    « Pour sûr, nom d'une bite, fit elle. Dieu vous bénisse. Moi, je vais me taper la finale des chiffres et des lettres en fumant un gros pétard. »

    Evariste fut troublé. Il regarda le barman qui grattait distraitement la morve d' une assiette de son ongle noir. Le nuit allait envelopper la ville..

    Mais le crime rodait, il en était maintenant certain. Aucun lecteur n'aurait pu supporter trois chapitres supplémentaires...

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  • 2 Evariste se sentait penaud. La griserie printanière l'avait abandonné. Quelle déception cruelle. Cette fille n'avait positivement rien apprécié de ses explications et s'était manifestement contentée d'une interprétation superficielle de ses pensées. Il s'assit à la terrasse du Bar Des Damnés et commanda une bière, deux whiskies et un flacon de Synthol. Sa joue enflait à vue d'œil.
    « Ah, combien les filles ont changé depuis 20 ans. Je ne reconnais plus mon monde... »
    Il s'appliqua à oindre sa joue de l'onguent précité. Alors qu'il oeuvrait ainsi depuis un petit quart d'heure, il aperçut au coin de la rue son ami Théodule. Ce dernier vint s'attabler, alors qu'Evariste se sentait gagné par une torpeur post prandiale irrésistible.
    Comme à l'habitude, Théodule avait à conter :
    « Vois, tu cher Evariste, à l'époque ancienne des temps jadis, un couple de braves artisans se trouva une nuit gêné dans son sommeil par l'action bruyante d'une souris. Irrité, le mari s'accroupit près de la couche jusqu'à surprendre l'animal. Ce dernier, se sentant pris, sauta sur le lit où l'homme armé d'un bâton l'abattit à même les draps. Dans ses dernières convulsions, la souris souilla de son sang les linges de l'épouse qui somnolait. Elle s'éveilla en hurlant, prise d'un sursaut incroyable proche de l'épilepsie. Par les nuits qui vinrent ensuite, au moment de sombrer dans le sommeil paisible, nos artisans étaient chaque soir aspirés dans le vide et s'éveillaient en bondissant atrocement, les pensées hantées par l'image du petit animal ensanglanté. La nature a ses secrets, n'est ce pas ? »
    Evariste, bercé par la voix de son ami, somnolait quand tout à coup, il fut saisit d'un sursaut irrépressible et s'éveilla. Théodule souriait. Les deux compères échangèrent alors des banalités sur le monde, attendant qu'enfin le crime se produise, pour que l'auteur leur trouvât une occupation digne.
    Pas de doute cependant, le crime avançait vers eux aussi assurément que le vers Ascaris migre vers la marge anale.

    Demain, retrouvez enfin l'horreur et le meurtre...



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  • Libéragneugneu, qui s'emmerde profondément en n'écrivant pas, vous propose un roman policier à épisodes.
    Ne sachant pas la fin dudit roman, l'auteur vous suggère de le contacter pour lui apporter votre aide...

    « Evariste arpentait le pavement avec toute la jovialité dont un être de son espèce peut disposer au printemps. Il avait toutes les raisons de se réjouir : le gouvernement venait de se déclarer solidaire des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon et il portait un caleçon propre. Nous étions donc lundi, et de nouvelles et palpitantes aventures ne manqueraient de se produire. Tout de même, songea Evariste, comment le gouvernement a t il pu montrer du doigt pour ne pas dire ostraciser ces pauvres amis de l'huître et de la moule. Attaquer comme il se doit les producteurs de plume de canard ou les défenseurs du coquelicot, soit. Ces gens sont de l'avis de tous des pourvoyeurs de misère et de maladies honteuses mais les producteurs d'huîtres. Tout de même... Et pourquoi pas les producteurs d'alcool, les vendeurs de cigarettes ou les marchands d'armes à feu. Il y avait quelque chose de pourri au sein de la technocratie gouvernante. Enfin, Evariste n'avait heureusement à résoudre que des affaires bien plus terre à terre. Il y parvenait tout à fait au demeurant : il avait mis fin à l'affaire du petit Jérémie, retrouvé pendu dans une cuvette Jacob Lafon, à l'affaire des faux accusés de véritable pédophilie et au cas insensé du meurtre du colonel Moutarde, commis dans la salle de bain avec une clé à molette. Un tel bagage ne pouvait que donner de l'assurance au modeste Evariste, jamais totalement sûr de lui même au point de douter de sa personne.
    Il déambulait donc avec une insouciance proche de l'allégresse quand il remarqua une jeune femme blonde tout à fait délicieuse, qui avait manifestement toutes les peines à repositionner son tampon hygiénique hors de vue des passants toujours friands du malheurs de leurs prochains.
    Magnanime et enthousiaste, Evariste pressa le pas, espérant rattraper la belle pour lui prodiguer quelque précieux conseil. »

    Demain, Evariste croise le cadavre encore vivant de la future victime : lecteurs, à vos lorgnons...

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